Danse Macabre [PV Aliénor McFear]

Feat Aliénor McFear

Danse macabre

Ne provoquez jamais la Veuve noire

La veuve noire est consciente de l’impuissance de l’insecte imprudent qui
est tombé dans sa toile. Elle sait que pour lui, il est trop tard. Elle se pourléchera
mille fois les babines en aspirant son fluide vital qui coulera d’abord dans
sa bouche, puis le long de sa gorge pour emplir sa panse.

Autrefois, bras droit de la confrérie de l’Ordre noir, Auxence d’Estrées se retrouvait à la tête de celle de la Veuve Noire en ayant assassiné au préalable l’ancien Grand Maître. Ce dernier était devenu trop gênant par son incommensurable bêtise et son indiscrétion dans ses actes qui devaient pourtant l’être. Le duc trentenaire avait une vision bien spécifique des choses et l’état dans lequel il avait retrouvé la secte, lui offrit un monstrueux déplaisir. Non seulement, ses membres pouvaient à leur guise entrer ou sortir de la congrégation comme d’un moulin, mais ils faisaient tous preuve d’une légèreté dans les rituels épouvantables.
En authentique apôtre du Prince des ténèbres, Auxence ne pouvait supporter cela. Ce fut ainsi qu’il prit la décision avec l’accord de son ancien Grand Maître à l’Ordre noir de faire le grand nettoyage et d’imposer sa dictature pour donner un second souffle à la Veuve Noire. Ironie du sort ? En plaisait-il à certains. Étrangement la société secrète portait son surnom. La veuve noire était le sobriquet qu’on lui avait offert lors de son initiation quand il trancha la gorge de l’homme qu’il avait jadis aimé. Depuis lors, il s’était livré à une grande danse macabre où il tuait avec une froideur inhumaine très appréciée des hauts dignitaires.

Ce soir, un bal fut organisé dans le beau monde de Londres, à sa demande par l’un des membres de la Veuve Noire. Le gala rassemblait beau nombre d’anciens apôtres de Satan qui était partie de la secte avec tant de facilité qu’il fallait les châtier pour donner l’exemple des représailles que les autres membres encouraient s’ils venaient à s’amuser à jouer au plus fin avec lui. La grande Veuve qu’il était ne supportait pas la déloyauté.
Vêtu de ses plus beaux apparats de soirée festive ; du bleu impérial à l’or pour habiller sa peau de porcelaine et ses prunelles de saphir. Le duc était paisiblement assis dans la calèche qui le conduisait sur les lieux où aller parader ses futurs trophées. Il songeait le regard dans le vague au nombre d’innocent qu’il tuerait par là même pour arriver à son objectif. Ils seraient des agneaux offerts à son Seigneur qu’il vénérait tant. Les meilleurs meurtres se couronnaient toujours d’âme pure. C’était d’ailleurs dans ce dessein que plusieurs convives demeuraient de simples amuse-bouches. Auxence aimait repousser toujours plus loin la perversion de l’acte d’ôter la vie.

Le voyage aussi court fut-il ne dura pas moins de vingt longues minutes bercées par le bruit des roues sur les pavés. Un serviteur vint lui ouvrir la porte et l’invita à descendre. Ce qu’il fit sous le regard de plusieurs autres hommes et femmes qui le dévisageaient. Sa beauté faisait toujours parler ceux qui n’avaient rien à dire ou qui jalousaient celle-ci. Indifférent, il s’avançant avec grâce jusqu’à l’intérieur. Les notes joyeuses des violons et des harpes résonnaient joyeusement dans la grande salle, où dansaient avec tant d’insouciance ses proies.

Que la danse macabre de la veuve noire commence…