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Lyne O'Sullivan (U.C.)

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Lyne O'Sullivan
Lyne O'Sullivan

Messages : 3
Réputation : 3877
Date d'inscription : 14/09/2013

Qui suis-je ?
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MessageSujet: Lyne O'Sullivan (U.C.) Lyne O'Sullivan (U.C.) EmptySam 14 Sep - 22:53


I will take what is mine with fire and blood



O'SULLIVAN - LYNE


Carte d'identité



Nom : Née O'Sullivan, ex Jilova

Prénoms : Lyne

Age : 18 ans

Date et lieu de naissance : 12 juin, Irlande

Rang souhaité : Princesse d'Irlande par la naissance (Duchesse par le mariage)

Nation représentée : Empire de Russie (?)

Personnage sur votre avatar : Daenerys Targaryen ~ GoT

Parrain: Un ami plus ou moins proche : mon cerveau.




Physique




« Tout portrait se situe au confluent d'un rêve et d'une réalité »
Le peintre pousse un soupir exaspéré en regardant l'horloge une énième fois. Voilà bien une heure qu'il attend, dans ce grand salon silencieux, l'arrivée de sa cliente. Mais après tout, une Princesse a le droit de se faire attendre autant qu'elle le désire. Et qui oserait se plaindre à voix haute de la famille Jilov ? Résigné, il s'apprête à humidifier pour la troisième fois ses pinceaux, le grincement des gonds manque de lui faire tomber sa palette. Il relève les yeux.

Une jeune femme se tient dans l'embrasure de la porte. Plutôt grande, élancée, mais figée dans une esquisse de mouvement, elle le regarde fixement. Surpris, il la dévisage, interpellé par sa posture presque nonchalante et sa moue un peu boudeuse. S'agit-il d'une servante qui vient lui annoncer qu'il est congédié ? La nouvelle arrivante est bien trop élégante pour une simple domestique... Une robe rouge, sans trop de dentelles, enlace son corps menu et elle arbore des rubis à ses oreilles ; par pur automatisme, il la déshabille du regard, attiré par les courbes régulières qui se dessinent sous le tissu. Ses hanches harmonieuses, sa taille fine, le galbe délicat de ses seins... Il remarque alors le dragon tricéphale sur la pierre dorée qu'elle porte autour du cou ; c’est l’emblème de la famille O ‘Sullivan... Aucun doute, il s'agit bien de sa riche cliente. Un toussotement l'interrompt quand son regard reste immobile un peu trop longtemps sur le médaillon et surtout, sur ce qui l'entoure. Il secoue la tête, perturbé, et se lève pour esquisser une légère révérence.

- Princesse.
- Excusez mon retard, Monsieur... Monsieur ?
- Buryi, Madame.
- Enchantée, Monsieur Buryi. J'espère que vous avez mis à profit le temps dont vous disposiez...

Sa voix est plutôt claire, et son russe, un peu maladroit ; il apprécie la douceur toute anglaise avec elle ignore les "r" rauques de la langue. Si le ton a été parfaitement maîtrisé, il n'a pu s'empêcher de remarquer l'ironie glissée dans la dernière phrase. L’a-t-elle remarqué quand il la dévisageait ? Il rougit et s'empresse d'installer les derniers éléments du décor.

- Installez-vous, je vous en prie.
Avec un léger soupir, elle s'approche tranquillement du tabouret. Sa démarche est plus noble qu'il ne l'avait imaginé, mélange parfait d'élégance et de puissance, presque féline. On pourrait être impressionné par l'assurance dégagé dont elle fait preuve : c'est à cela que devait ressembler les Valkyries et les Amazones autrefois... Son port de tête et son menton fièrement relevé, trahissent ses origines nobles. Mais certaines femmes russes pourraient lui reprocher ses enjambées, trop longues et trop dynamiques, pour quelqu'un de son rang. Si l’on observe bien, quelques pas sont « brouillons », et trop rapides pour être naturels. Elle s'assoit pourtant avec grâce et dévisage l'artiste avec insistance, attendant avec une impatience contenue ses instructions. Il s'éclaircit donc la gorge et, nerveusement, passe sa main dans ses cheveux. Comment présenter le portrait le plus flatteur possible ? Quelques minutes s'écoulent, où il se perd devant la toile blanche face à lui, attendant désespérément les muses de l’inspiration.

C'est alors qu'il remarque que la jeune femme s'est mise légèrement de profil, les jambes croisées et que ses yeux restent obstinément fixés sur lui. Déstabilisé, il la dévisage à nouveau : de côté, ses épaules semblent plus menues encore et même à travers le velours, la cambrure de son dos ressort admirablement. Dire que c'est un vieil homme qui a profité d'un corps aussi séduisant que celui-là. Quel gâchis, se dit-il. Étrange qu’elle puisse se comporter avec une telle dignité après ce qu’elle a vécu... Elle ne sourit pas, et la noblesse, la fierté et la force émane de son visage très naturellement. Il ne peut s'empêcher d'être attiré par l'expression de défi qu'elle arbore : peut-être son petit minois est-il plus avenant quand elle sourit, mais ce visage-là est trop atypique pour qu'il lui demande d'en changer. Cela lui fera oublier des figures plus conventionnelles dont il a l'habitude...

- Ne bougez plus, s'il vous plait.
Un éclat de surprise passe dans le regard de la Duchesse Jilova mais elle s'exécute. Lentement, le peintre sort ses outils et commence à la contempler le plus intelligemment possible. Elle est plutôt belle, voire même très belle pour certains. Bien que toujours… unique. Elle s'est coiffée plutôt étrangement pour l'époque, car la nouvelle mode réclame plus de bouclettes et de poudre qu'on ne lui en a faite... Une simple tresse, mise sur le côté avec quelques mèches rebelles, lui descend au niveau du ventre et un diadème ceint son haut front : le genre de coiffure qu'il se faisait il y a dix ans... Nostalgique des anciens temps ? Peut-être n'a-t-elle simplement pas envie de passer des heures à s'occuper de ses cheveux le matin. Pourtant, nombreuses sont les femmes qui tueraient pour cette chevelure blonde, étincelante de jeunesse et de santé, cascadant sans doute jusqu’au bas de son dos quand ils sont relâchés. Leur couleur-même est une rareté : blonds aux reflets plus ou moins fauves, à l'ombre, ils virent au châtain. Mais ils sont sans doute presque blancs, exposés au Soleil, et le peintre ne peut que cligner des yeux à l'idée d'une telle splendeur.

Finalement, les ondulations doivent être plus naturelles qu'autre chose, se dit l'artiste en notant la façon dont elles tombent sur le visage, dessiné en ovale parfait. Pareillement, pour sa peau aussi pâle que la neige : nul artifice ne rivaliserait avec ce teint de perle. Comme si le Soleil n’était là que pour rehausser l’éclat nacré de ses pommettes. Attiré par le bel écarlate de sa bouche, il observe, vaguement amusé, le pli éternellement boudeur dans le coin ; mais les lèvres charnues sont trop tentantes à son goût pour qu’il s’y attarde. Il a cependant le temps de remarquer les marques de morsures, suffisamment fréquentes pour laisser quelques cicatrices. Son regard remonte sur le nez : pas de nez droit, pas de petit nez fin, si prisés dans l'aristocratie. C'est un nez assez rare, légèrement relevé : "un nez mutin" comme on dit dans le bas-peuple. Encore une difficulté à surmonter pour le portrait : mais il ne modifiera pas, de peur de s'attirer les foudres de son client. "Un portrait simple mais réaliste" lui a-t-on demandé. Mais comment faire réaliste, se demande l'homme, quand on a des yeux pareils face à soi ?

Il n’a que rarement vu ce genre de regard. Dès qu’il y a posé les yeux, une seule formule lui est venue à l’esprit : Athéna, la déesse aux yeux pers… Peut-être est-ce dans son attitude défensive qu’il a reconnu la fierté de Minerve : cette femme pourrait se faire passer pour la déesse en personne, sur les champs de bataille. Et quand on la sait princesse d’une nation, on n’a aucun mal à l’imaginer à la tête d’une armée guidée par l’éclat de sa chevelure et ses yeux envoûtants. Cependant, on prête à la déesse antique des yeux bleus-verts… Plutôt ternes pour décrire ce que le peintre admire en ce moment-même. Les éclats de l’iris sont indescriptibles. Il ne saurait leur donner une véritable teinte : les cercles qui entourent la pupille sont un savant mélange de bleu, de gris… et de mauve délicat. Il n’ose dire « violet », qui pourrait bien avoir des yeux de cette couleur-là ? Et malgré cet élan de lucidité, il ne peut que remarquer les merveilles qu’ils renferment. Ce sont des yeux clair-obscur, à la fois doux et durs mi-doux. De longs cils blonds pour séduire, des sourcils froncés pour faire fuir. Autour de ces flammes indigo, un feu glacé brille au fond des prunelles noires de défi. Le peintre déglutit. Quelle couleur choisir au final pour son dessin, sans paraître calomnieux ?

Mais comme si elle avait remarqué son malaise, l’irlandaise adoucit soudainement son regard : comme si ses humeurs avaient une influence sur ses yeux fantastiques. Ils prennent une teinte plus douce, où le parme prédomine. Le peintre s’empresse de saisir la teinte avant qu’elle ne s’échappe. Deux yeux se dessinent sur la toile. Suivi du visage, des cheveux… qu’il assombrit volontairement. Le pinceau glisse avec une nerveuse précision. Bien vite, il arrive au niveau du coude, arrondi, où il note la présence d’une cicatrice qu’on n’a pas dissimulé sous la poudre. Il commence à douter ; le reste de son corps est-il marqué ? Il soupçonne l’existence de cicatrices semblables sur ses genoux, comme celles qu’ont souvent les jeunes enfants. Il n’imagine pourtant cette femme courir à travers champs ou se battre dans une ruelle… Comme si elle le pouvait ! Par mesure de précaution, il revérifie l’état des muscles de ses avant-bras : fermes, certes, mais est-ce assez pour tenir tête à des agresseurs ? Ses yeux fureteurs regardent les mains élégantes et il a la surprise de découvrir des ongles très courts, sans doute rongées. Et des ampoules. Il les reconnait comme celle d’une cavalière assidue. Cela explique donc la forme athlétique de ses jambes qu’il n’ose deviner, sous le tissu ample de ses jupons.

Cette robe le gêne d’ailleurs… Emporté dans un élan artistique, plongé dans son art, il fait disparaitre le tissu jugé superflu au milieu du dos. Délicatement, la courbe de ses reins se dessine sur le papier vierge. L’artiste reste ébahi devant son travail, osé : espérons qu’on ne lui en tiendra pas rigueur. Le tableau est désormais terminé. Le peintre le contemple, perturbé. Le portrait est aussi beau qu’il l’avait espéré mais… Son modèle est cambré, élancé vers l’avant, comme si elle allait s’enfuir de la toile… Le visage est plus dur qu’il ne l’avait imaginé, l’expression de défi et de fierté est fidèlement retranscrite, peut-être encore plus noble qu’elle ne l’est déjà. Mais au fond c’est ainsi qu’il la voit… Comme un animal sauvage, plein d’orgueil, libre et rebelle. Insaisissable. Perdu dans sa réflexion, on l’en tire avec brusquerie.

-Vous avez terminé, Monsieur Buryi ?
Il sursaute encore et hoche silencieusement la tête en guise de réponse. La jeune femme se lève, s’approche avec un sourire… puis s’arrête un peu brusquement, comme si elle se souvenait de quelque chose… Un éclat gêné passe dans ses yeux. L’artiste se retient de sourire : la rougeur passagère sur ses joues a quelque chose de si étrange ici… Elle s’éclaircit la gorge, reprenant lentement contenance et chassant toute maladresse de son attitude.
-Hum. Puis-je le voir ?
-Oui, bien sûr.

Alors qu’il s’apprête à tourner la toile vers elle, la femme se place derrière lui et se penche légèrement, comme si de rien était. Il retient son souffle quand une délicate odeur de pomme et de cannelle effleure ses narines. Une chaleur étrange émane d’elle, ou est-ce l’effet de son imagination ? Une mèche bouclée caresse sa nuque. Il crispe ses lèvres. S’il n’était pas peintre, et si elle n’était pas Princesse, qui sait ce qu’il pourrait penser, n’est-ce pas ? Enfin, elle se redresse, et lui, fait de même.

-Je vous remercie, il est parfait.
Soulagé, il s’incline de nouveau. Si la princesse aime, il y a des chances pour que ce soit le cas de la famille qui l’héberge. La jeune femme lui tend une main fine, où brille un petit anneau d’argent. Il se penche pour y faire un baisemain, en essayant de ne pas penser à la peau douce qu’il effleure de ses lèvres pour la première et la dernière fois.
-Dimitri vous paiera vos gages à la sortie…
-Merci Madame.

Un sourire énigmatique fleurit sur son visage. Son visage tout entier s’éclaire un bref instant. Il en reste sonné, surpris de ce soudain élan de bonne humeur et du chant léger qui sort de sa gorge :
-C’est moi qui vous remercie : j’ai rarement rencontré un artiste aussi perspicace que vous… Adieu, Monsieur.
Elle s’éloigne vers la porte, de sa démarche si particulière, tandis qu’il la suit du regard. Il espère qu’elle tournera la tête vers lui. Mais elle ne se retourne pas une fois. Les yeux pers de la Princesse Lyne O’Sullivan ne resteront qu’un souvenir à la fois délicieux et douloureux.

Caractère




« You are of the blood of Dragon and you own the spirit of Wolf.
But, you keep always a heart of Hind. »

En quittant la pièce, Lyne pousse un soupir de soulagement. D’un tic nerveux, elle réajuste une mèche rebelle sur son front et se dirige vers sa chambre.


Elle n’aime pas être ainsi dévisagée, aussi longtemps. Se retrouver en tête avec quelqu’un, homme ou femme, lui déplaît et elle ne sait jamais exactement comment se comporter dans ce genre de situations. Une certaine timidité, en somme. Même l’étiquette la met mal à l’aise, désorientée par toutes ces formules de politesse et dont elle connaît les moindres arcanes, mais toujours aussi étranges à son sens. Les nombreuses heures, passées clouée à une chaise à écouter ses précepteurs déblatérer sur le comportement que doit adopter une princesse en société, ne l’ont jamais vraiment convaincue. L’hypocrisie et les paroles  creuses l'insupportent toujours autant ; avec l’âge, elle s’est rendue compte qu’elles pouvaient être utiles et s’est conformé – bon gré, mal gré – aux exigences de son Temps… Sans jamais en faire plus que nécessaire.

Elle évite autant que possible ce genre de situations ; et si elle ne peut déroger à ses obligations, elle ne parle peu de ses centres d’intérêt, se cantonnant souvent aux sujets banals qui font la monotonie d’une discussion entre deux inconnus. On la juge donc « aimable » ou « absolument charmante » ou encore « très correcte » … ce qui veut dire à peu près la même chose dans la bouche des nantis : « ennuyeuse ». Ah, s’ils savaient. Tout peut qualifier la femme qui leur fait face, mais certainement pas le manque d’intérêt. Car si Lyne le désirait, elle serait capable de les laisser pantois d’admiration ou… de les traumatiser à vie. C’est par prudence – acquise et non innée – qu’elle reste dans son rôle d’aristocrate réservée, face aux étrangers. La jeune fille pourrait s’aventurer sur des terrains plus ardus, étant donné la vivacité d’esprit qui lui a été offerte. En effet, l’art subtil de l’éloquence ne lui est pas inconnu. Elle peut faire preuve d’une spontanéité étonnante, une fois qu’elle se sent suffisamment en confiance, ou… qu’elle juge que la personne en vaut la peine.

Le peintre en a un très bref aperçu tout à l’heure : son sourire énigmatique trahissait sa curiosité – purement intellectuelle. Il l'a agréablement surprise et a éveillé son intérêt. Elle ne s'est pas vraiment formalisée du regard insistant – à tort, peut-être - car, après tout, n'est-ce pas son travail d'artiste que d'observer ? La façon dont il l'a dessiné n'est peut-être pas la plus flatteuse, mais elle est lucide, consciente de son apparence froide et mystérieuse.

S’il avait su comment l’y encourager, ils auraient pu avoir une longue conversation, non dénuée d’intérêt sur ce tableau. Et il aurait découvert une toute autre femme que celle qui était entrée dans la pièce tout à l’heure. Lorsqu’elle se lance dans une joute verbale, son côté à la fois taquin et opiniâtre finit par ressortir. Elle n’hésite pas à provoquer, frapper là où ça fait mal et exploiter la moindre faille des raisonnements. Son éducation princière y est sans doute pour quelque chose, mais on l’a déjà jugé « trop intelligente pour son propre bien ». La subtilité d’un langage ou sa brutalité, sera traité de la même façon : avec calme, distance, et un brin d’insolence ou de cynisme. Certains pourraient s’étonner de sa hardiesse dans ces moments-là, car on a l’habitude de la voir aussi affable et courtoise avec tous ceux qui se présentent à elle. Mais la princesse a toujours eu l’esprit de contradiction ; ainsi, elle est capable d’avoir un avis sur tout, simplement pour avoir l’occasion de débattre et, la plupart du temps, de vaincre. Prendre sa revanche sur la docilité qu’on lui a imposée, voilà son plus grand plaisir. Sa langue acérée fait des envieux et des offensés, car « une femme se devrait de sourire et de se taire ». Mais essayer de réprimer sa verve est mission impossible : autant hurler l’oreille d’un sourd, et il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veux pas entendre.

De toute façon, elle est sans doute trop fière pour admettre la moindre défaite ou la moindre contradiction. Pourquoi écouterait-elle les conseils d’inconnus, trop coincés ou trop vexés pour admettre qu’ils ont tort ? Elle n’accorde d’importance qu’aux avis qu’une poignée de personnes chères à son cœur, et ceux des autres lui importe peu. Consciente de sa complexité, elle estime que personne ne peut la comprendre parfaitement, et s'enorgueillis secrètement du mystère qui l’auréole. Cet orgueil frise parfois l’arrogance ; il lui attire bien de temps en temps des regards courroucés, quand elle s’exprime sur un ton un peu trop supérieur pour être parfaitement aimable. Mais peut-on vraiment lui reprocher ce travers quand on sait d’où elle vient ? Oui et non… C’est une princesse avant tout, et l’héritière d’un pays qui a toujours revendiqué son indépendance ; la plupart de ses détracteurs sont soit jaloux, soit stupides. En outre, elle n’éprouve qu’un froid mépris pour ceux qui en ont pour elle, et ignore royalement les rumeurs courant sur sa personne. Cependant, il lui arrive à elle aussi d’être un brin peste et d’écouter les commérages : comme la plupart des femmes, cela l’amuse, même si elle ne se rabaissera jamais à les colporter.

En passant devant le Salon, elle interpelle l’une des servantes et demande à ce qu’on ne la dérange pas avant neuf heures. Un hochement de tête respectueux lui répond.

La fille hélée connaît sa maîtresse, et, malgré le ton autoritaire qu’elle emploie, elle n’a jamais eu de raisons de se plaindre. Sans compter son charisme et le charme qu’elle exerce sans même s’en rendre compte, la dame n’agit pas comme l’une de ces innombrables aristocrates, capricieuses et exigeantes. Jamais Lyne ne blâmera jamais un domestique sans une bonne raison, et ses ordres sont raisonnables. Et malgré son côté strict et impérieux, les serviteurs ne la craignent pas. Oui, la maîtresse de maison est habituée à être obéie et désapprouve l’insubordination - ce privilège-là, elle se le réserve… Mais on lui a apprit à être juste, avant même de la rendre sévère et intransigeante. C’est l’une de ses rares qualités : faire passer la justice aveugle en premier. Personne ne verra la violence l’emporter contre ceux qui la servent et la soutiennent, à leur façon. Ils sont rares, et la loyauté est une denrée précieuse en ces temps, elle le sait pertinemment. Pourtant, la première fois qu’un serviteur la verra, il craindra sans doute d’être tombé sur une maîtresse irritable ou capricieuse ; l’ancienne duchesse ne sourit que très peu, a toujours l’air un peu boudeur. Habituellement, cette froideur apparente la rend parfois inabordable. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.

Au fil du temps, on découvre que ce petit air renfermé ne cache pas une âme irascible mais plutôt, un cœur encore fragile. Si elle se montre parfois susceptible ou agacée, ces états d’âmes ne durent qu’un moment. Ce n’est que l’expression d’une tristesse qu’elle a enfouie il y a des années, de peur qu’on s’en serve contre elle. Elle aurait pu être aisément manipulable sans cela, et, consciente de cette faille, sa méfiance atteint parfois les sommets de la paranoïa. Soupçonnant partout le complot ou la félonie, elle n’hésite pas à écouter aux portes où à espionner si elle en a l’occasion. Ce qu’elle entend autour d’elle n’est pas pour la rassurer, et renforce constamment, ce que l’on pourrait appeler une « psychose ». Elle se défie tout particulièrement des hommes, qu’elle sait, souvent, incapables de tenir une promesse, et n’ose plus croire que l’amitié entre les deux sexes soit possible. Cela dit, les courtisanes ne lui inspirent pas beaucoup plus confiance. On la dit et on la sait farouche, mais tout cela n’est qu’une conséquence du tragique de sa vie amoureuse. Traumatisée par son mariage précoce, elle s’est un moment tournée vers les femmes qui l’entouraient, trouvant ainsi un réconfort et une protection dont elle avait besoin.- même si elle ne l'avouera jamais. Trahie et blessée par des êtres chers, elle n’accorde donc sa confiance qu’au prix fort et ne juge que par les actes.

Cependant, il reste impossible de savoir ce qu'elle désire exactement d'un pair ; elle l'ignore elle-même. Certes, elle est très attachée aux valeurs qu'on lui a inculquées : honnêteté, loyauté et respect. Mais tout est chez elle une question d'instinct : elle devine la profonde nature des gens sans même y penser et sait voir au-delà des apparences. Un petit comte vénal ou ambitieux ne verra jamais grâce à ses yeux, alors qu'un forgeron un peu brutal mais fidèle à ses principes, méritera son respect. Quant aux dangereux prédateurs qui rôdent autour de la couronne irlandaise ou de sa personne, elle les fuit obstinément, pressentant toujours ce genre d’intentions, parfois avant que les concernés les réalisent. Instinct, quand tu nous tiens. Cependant, ce mélange atypique d’intuition et de réflexion, la mène quelques fois, au doute ou à de fausses conclusions. Parfois, raison, corps et cœur se contredisent et elle ne sait plus qui écouter. Lyne n'est pas infaillible, et malgré ce que la vie a pu lui faire endurer, elle subit encore l'influence d'une candeur enfantine. Aussi, un bon menteur saura dévier ses soupçons, et un manipulateur de première classe pourrait peut-être lui faire passer des vessies pour des lanternes. Mais gare à lui s’il cherche à en profiter et qu’elle s’en rend compte… Car elle finira tôt ou tard par le savoir : et là, vaudrait-il mieux pour le menteur qu’il soit hors de portée.

Après avoir fermé la porte à clé, elle descend l’escalier secret menant à ses appartements. Elle traverse le jardin et se dirige, aussi furtive qu’une ombre, vers l’écurie. Quelques minutes plus tard, sa jument est harnachée, et elle, juchée dessus, s’élance hors des terres seigneuriales.

S’attirer les foudres d’une femme est déjà plus ou moins dangereux, mais récolter celles d’une irlandaise l’est davantage. Leur rancune est éternelle et leur mémoire, infaillible pour ce genre de chose. Le sang des guerriers Vikings coule encore dans leurs veines et leurs colères sont aussi violentes que pouvaient l’être ces barbares. Ce sont également les seules à pouvoir rivaliser d’adresse avec leurs hommes sur un cheval. Lyne ne fait pas exception : elle est bien meilleure cavalière que la plupart de ses égaux ne le seront jamais. La jument qu’elle monte lui a été donnée en cadeau de mariage par son frère aîné ; il a été difficile de la dompter et elle ne se laisse monter que par sa maîtresse. Au fond, les deux compagnes s’accordent à la perfection : Lyne s’avère souvent aussi indomptable et intrépide qu’un animal sauvage. Son tempérament de feu ferait blêmir les femmes bien rangées et effarerait les maris mal assurés. De même que l’instabilité effarante de ses humeurs. Elle est capable de passer du rire aux larmes, aussi facilement que de la douceur à la rage la plus pure. Lunatique, versatile et imprévisible, même ceux qui la connaissent bien ne sauraient deviner ses réactions.

Incapable de tenir en place, elle quitte souvent le manoir sans escorte, et, surtout, sans permission. Le courage – ou l’imprudence – d’agir ainsi n’est pas donné à tout le monde. La jeune femme, en arrivant en Russie, a elle-même mis du temps à reprendre l’indépendance dont elle disposait en Irlande. Son mari étant aujourd’hui décédé, et son beau-fils trop jeune pour savoir comment la contredire, rien ne l’empêche de faire ce qu’elle veut quand elle le veut. Et ce qu’elle veut, c’est solitude et liberté. Elle en abuse autant que possible en désobéissant constamment aux ordres ou aux suppliques qu’on lui adresse – elle ne s’assagit même pas avec l’âge. Peu de gens sont au courant, car les Jilov s’efforcent de minimiser le manque de contrôle qu’ils ont sur cet électron libre d’irlandaise. Ils font bien. Dès le matin, elle s’enfuie pour se promener dans les rues de Moscou, et le soir, pour galoper à travers champs et forêts. Ébouriffée, débraillée, et couverte de terre et de boue, voilà comment pourrait-on la trouver après l’une de ses escapades matinales ou nocturnes. Néanmoins, dans ses jours sages, elle reste dans le jardin ; quand elle était petite, elle s’est intéressée de près au pouvoir dispensé par les plantes. Aujourd’hui, elle serait aussi bien capable de sauver un homme que de le tuer, seulement avec une poignée de simples… A moins qu’elle ne se serve d’un arc ou d’un poignard, à défaut de savoir manier l’épée.

Ce courage-là ne lui manquerait pas ; dans ses accès de rage ou de peur incontrôlée, sa colère vire à l’agressivité. Au pied du mur, elle n’hésite pas à faire jaillir le feu brûlant de sa haine et de son désarroi.  Il lui est plusieurs fois arrivé de se mettre à jurer comme une charretière, ou de se battre à mains nues, telle une chiffonnière. Têtue comme une mule, elle n’avoue jamais ses défaites et se relève obstinément. Être méfiante ne l’a jamais empêchée d’être imprudente. Craint-elle autant la fourberie des autres, l’adrénaline et le danger d’une situation la galvanise inexplicablement. D’où son amour pour les débats et les causes perdues. Peut-être cela cache-t-il quelque chose de plus freudien, mais osez faire la moindre allusion à ce sujet… and you’ll wake the Dragon.

La jeune femme s’arrête dans une clairière. Sautant à bas de cheval sans aucun égard pour sa robe, elle laisse sa jument s’abreuver tout en retirant délicatement la bride. Puis, elle s’assoit contre un arbre et, appuyant sa tête contre le tronc, pensive.


Quand l'énergie se dissipe et que la fatigue finit par l'emporter, il est fréquent qu'elle tombe dans ce genre d'état-là. La mélancolie fait partie intégrante d'elle. Rares sont les personnes qui ont remarqué ce trait de personnalité chez elle. Quoi de plus normal, elle n'osera jamais en parler à quiconque. Ses pleurs restent silencieux et invisibles. Pourquoi exposer une faiblesse qui, de toute façon, ne se dissipera qu'avec son retour en Irlande ? Le pays qui l'a vu naître lui manque, son peuple lui manque, et plus encore, vivre loin de sa famille est un déchirement.

Lyne a toujours été terriblement attachée à sa famille, avant d'en être brutalement séparée à l'âge de quinze ans. C'est son père, Finn O'Sullivan, qui lui a inculqué des valeurs et des principes inébranlables, telle que l'intégrité, la loyauté et la détermination. Ce sont les trois principes qui régissent la royauté irlandaise, et chaque enfant O'Sullivan se doit d'être juste, responsable et de tenir toujours ses promesses. Ce qu'elle fait toujours - plus ou moins. Sa mère, Neala Duncan, étant très pieuse, elle a initié sa fille au catholicisme ; très pratiquante, celle-ci continue de se rendre à l’église tous les dimanches, tolérant comme elle le peut les mœurs orthodoxes russes. L'apparition de la foi anglicane a renforcé celle de la jeune femme, qui, outrée par  ce schisme avec la Papauté, voue une haine brûlante à tous ressortissant anglais qui y adhèrent. Sans compter que c'est cette réforme - de façon indirecte -, mais surtout la menace de la Couronne britannique qui a poussé ses parents à la marier au plus vite. Même si elle leur en veut à tous les deux de l'avoir mariée aussi jeune à un parfait inconnu, elle sait qu'ils l'ont fait pour la "protéger" et ne saurait leur en garder rancune. Par contre, sa soif de vengeance envers les colons britanniques n'a toujours pas été étanchée. Elle soupçonne les envahisseurs d'être responsable de la mort brutale de son père, et donc de la maladie de sa mère...

Mais au-delà du deuil et de la rancœur, ce sont ses deux frères, Shane et Faolàn, qui lui manquent le plus.
Enfant, elle entretenait une relation fusionnelle avec ses aînés ; personnes ne les a jamais vu se séparer plus de quelques heures. L'amour et l'admiration qu'elle leur portait (et leur porte toujours) l'a poussé à les imiter et explique en partie son comportement rebelle actuel. Ils lui ont presque tout appris, de monter à cheval jusqu'à tirer à l'arc. A leur contact, elle s'est endurcie, et a forgé son caractère sur les leurs. Mais cette proximité n'a pas toujours été bénéfique... Tout d'abord, le fait de ne plus les voir à ses côtés, est sans doute la pire chose qu'elle ait jamais eu à subir. Habituée à être protégée et entourée par ces deux figures fraternelles, elle a encore du mal à réaliser qu'aujourd'hui, elle n'est pas aussi forte qu'il y a quelques années. Bien que moins naïve. Elle leur écrit régulièrement mais rien ne peut remplacer leur présence, pas même celles, réconfortantes, des suivantes qui l'ont accompagnée en Russie. Ils lui ont juré de la ramener chez eux, maintenant que son mari est décédé. Et ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elle ne revienne dans son pays natal, dirigé maintenant par son frère aîné.

Elle a appris la naissance de son neveu récemment. Pendant quelques temps, on a pu voir un air tendre et rêveur se poser sur son visage. Malgré son caractère difficile, elle ne peut résolument pas se comporter mal devant un enfant. Protectrice à l'excès, elle garde toujours un œil sur les plus faibles, prête à sortir les griffes si quiconque lève la main sur eux... L'instinct maternel sans doute... ou encore les murmures d'un cœur sensible qui se dissimule sous une maladroite brutalité. Même si elle n'est pas spécialement pressée d'avoir un fils, elle sait pertinemment que rien ne lui procurerait une plus grande joie. Mais plus tard. Quand elle sera guérie, qu'elle aura trouvé quelqu'un qui la mérite et à qui elle portera un amour et une dévotion plus grande que celui qu'elle voue à sa famille. C'est loin d'être chose faite...

Avec un soupir, elle se redresse. Une pomme sort comme par enchantement de sa poche ; chipée à la cuisine sans doute. En remontant en selle, elle la croque joyeusement, ravie par le goût sucré de la chair rouge. Gourmande, oui, sans doute. Et de santé particulièrement robuste : en témoigne la lueur dans ses prunelles et la force émanant de ses mouvements. Le peintre avait sans doute raison de la comparer à Athéna.
D'un geste souple, elle détache la tresse qui entrave ses cheveux. La jument piaffe. La pomme tombe. Un sourire fleurit et un rire féroce retentit dans la clairière. Avec un cri farouche, une pression des talons, la monture part au galop. Et les deux ombres blanches s'élancent à travers les arbres, prêtes à défier le Destin lui-même.



L'histoire de votre personnage





Légendes familiales ~ Prélude

Spoiler:

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Votre pseudo : Julouve
Votre âge : 17 ans
Comment avez vous connu le forum ? Le hasard ~
Avez vous des questions/suggestions ? Nop ~
Avez vous lu le règlement ? Oui.


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Dernière édition par Lyne O'Sullivan le Dim 29 Sep - 14:44, édité 13 fois
Aliénor McFear
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MessageSujet: Re: Lyne O'Sullivan (U.C.) Lyne O'Sullivan (U.C.) EmptyMar 17 Sep - 9:13
Welcome welcome, bon courage pour la fiche ♥

Et très bon choix de perso illustrateur **
Lyne O'Sullivan
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MessageSujet: Re: Lyne O'Sullivan (U.C.) Lyne O'Sullivan (U.C.) EmptyDim 22 Sep - 16:20
Haw merci *^* (la fiche avance lentement mais sûrement xD)
Juliette Chevalier
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MessageSujet: Re: Lyne O'Sullivan (U.C.) Lyne O'Sullivan (U.C.) EmptyMar 21 Jan - 21:27
Où en êtes vous dans l'écriture de votre fiche ?
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