Dante Faglieri Messages : 38 Réputation : 5092 Date d'inscription : 17/09/2013
| Sujet: J'ai pas d'idée de titre rigolo. (: Lun 23 Sep - 12:37 | |
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Bon ben je me considère pas vraiment comme un artiste mais j'écris des poèmes et des textes orphelins qui me viennent souvent quand je fais de l'insomnie, et...et je vous fais partager les meilleurs (enfin ceux que je considère comme "valide", en fait...Pour l'instant...deux.) Inspiré par la lecture de "Cyrano de Bergerac" et par une fille dont j'étais amoureux sur le moment, hmhm. Il n'a pas de titre mais "L'amour avec les mots", ça pourrait convenir /o/ Ecrit pendant une insomnie donc, à croire que ça fait travailler mes neurones. - Spoiler:
Foudroyé au milieu de la nuit Par une primaire et incontrôlable envie Il vida ses draps et quitta son lit Les yeux encore brillants et avides de vie
Puis sans qu'un bruit ne trahisse ses pas Subrepticement il la rejoignit et se figea Dans son dos, déjà pétri par un désir sauvage Il se pendit, désinhibé, à son sillage
Elle se tourna enfin Alertée par un premier vers contre ses reins Et d'une strophe entière il pria ses mains De ne rien faire jusqu'au matin
Car cette nuit ils partagèrent un plaisir nouveau Quand il lui fit l'amour avec les mots Lui contemplatif et intarissable devant son silence Elle émue et admirative face à son éloquence
Entre chacun de ses soupirs il la caressait d'une louange La châtiant du bout des lèvres et d'une voix d'ange Jusqu'à la faire rougir, la faire frémir Lui confiant qu'après elle il voudrait bien mourir
Sous l'assaut d'un langoureux sonnet Elle voulut se cambrer mais déjà il assaillait La volupté de ses galbes et de ses rondeurs S'en improvisant aussitôt l'agresseur
Résignée et fascinée elle ne pouvait se débattre Et se laissa devenir le théâtre D'une sublime tirade dont il fit de ses lèvres la victime Jusqu'au soleil venant elles souffrirent de ses rimes
Ce n'est que quand le crépuscule s'y refléta Qu'il fit l'éloge de ses yeux et leur accorda Le pouvoir de faire s'effriter son âme Et pour ce leur dédia tout une gamme
Et, enfin, épuisée et rassasiée De toute les pensées dont il l'avait abreuvée Elle se laissa lascivement choir sur le dos Et lui fit promettre de lui faire encore l'amour avec les mots.
Celui-ci je l'ai écrit après avoir passé un moment à "étudier" les fêtes celtiques (Beltaine, Samhain [...]) et en écoutant des...musiques...celtiques, en pleine nuit et pendant une insomnie, encore. Ca se situe dans un univers fantastique, au cours d'une nuit de lune rousse (appelée par ces gens là la lune de Svirja), qu'on nomme parfois la "lune des fous" de par son influence sur le caractère des gens. (Si si c'est vrai) Et le texte s'appelle donc...La lune de Svirja. - Spoiler:
Le premier tambour commença à battre dès que le soleil achevait de se consumer derrière la ligne d'horizon, quand la lune de Svirja était à son point culminant. Doucement, alors qu'il donnait le rythme, il fut rejoint par d'autres percussions aux sons graves et répétitifs. Un rythme lent, entraînant. Les villageois, nus, se mirent à onduler lentement, les bras le long du corps, dans un état de transe passagère, les yeux gorgés du feu qui ondoyait devant eux, colonne de flammes crépitantes, brasier dansant dont les pointes léchaient le ciel en frôlant les nuages. Des mèches ardentes se dégageaient une fumée épaisse, agent oeuvrant contre la raison et la contenance, parfum fébrile aux allures enivrantes. Lames opaques, se faufilant entre les narines de la foule, pénétrant leurs êtres, ondes de folie pure, qu'aucun mur ne saurait arrêter. Extase.
Soulevé par la bienveillance du foyer, un grondement farouche s'éleva de la masse grouillante, les mains vinrent caresser l'obscurité et les doigts dansèrent d'un seul être, cheminants vers une cohésion avoisinant la perfection. Les nuques se cambrèrent, et les yeux dans lesquels crépitaient toujours des étincelles de démence, se perdirent dans l'éclat de la lune rousse. La lune des fous. Le grondement ne cessait de s'accroître, se changeant peu à peu en un orchestres de gémissements rauques, plaintes délicieuses adressées au ciel rougeoyant. Un coup de tambour, plus puissant, figea les corps recouverts de miel et mit fin à leur complainte. Un silence, qui n'en était pas vraiment un car les palpitations du brasier et le vrombissement des flammes ne pouvaient cesser sous l'ordre de l'homme, régna dans le bosquet pendant un court instant. Puis fut recouvert par un nouveau rythme, aux accords plus graves et rythmés que le premier. Une femme se dressa devant le brasier et cracha quelques brailles incompréhensibles, avant que son corps ne soit pris d'une furie contagieuse, ne se torde dans des postures décontenancées et ne se déchaîne dans un furieux élan de sauvagerie. Un nouveau silence, pesant, et elle se fondit dans la masse. Le sifflement plus aîgu des flutes emboita le pas aux tambours, et, comme si un désir inextinguible se propageait dans l'assemblée, les villageois se mirent à se déhancher, à balancer leurs corps en lâchant des gémissements graves. Les corps s'entrechoquaient, se frottaient l'un contre l'autre, basculaient d'avant en arrière, de droite à gauche.
Un chant fut entonné dans un murmure amplifié par le nombre, dans lequel le nom de la déesse aux cheveux flamboyants ne cessaient d'être repris. Et, à chaque nom prononcé, le rythme accélerait, et les corps se rapprochaient encore, et encore, et la force des psaumes grandissait. Les femmes se délestèrent de leurs couronnes de fleurs et de feuilles, les hommes cessèrent de se dandiner. Une vague de chaleur se répandit au sein des villageois quand Elles se mirent à tournoyer autour des mâles sans interrompre leur rite, louvoyants entre les statues de chair, les yeux rieurs, la peau humide, ruisselante de sueur. Alors qu'un coup de tambour marquait l'achèvement, toutes se figèrent devant l'Homme qu'elles avaient choisies. Encore, la sauvagerie se propagea en Elles et leurs cuisses vinrent enserrer la taille des mâles alors qu'elles frottaient leurs seins nus contre leurs muscles acérés et que leurs têtes couronnées d'épaisses crinières se balançaient en arrière. Les hommes, dont le désir stimulé par les élans sulfureux de leurs partenaires n'avait eu cesse de croître et se manifestait maintenant plus fort que jamais, plaquèrent leurs mains caleuses contre les dos qui se cambrèrent d'un seul être face à leur volonté. Les corps buttèrent les uns contre les autres et, écrasés entre les arbres et leurs frères et soeurs, agirent de concert pour que naisse entre les couples un jeu de bassins endiablé, ponctué par les hurlements rauques recouvrant pratiquement les percussions. Les yeux révulsés ou les paupières closes, les amants de Svirja se donnèrent l'un à l'autre durant un quart de sa lune, concert de plaintes sulfureuses de ces gens qui ne sont jamais satisfaits, et réclament toujours davantage.
Ecrasés sous le poids de l'effort, les transis s'effondrèrent et le frottement des corps s'intensifia, intensifia aussi l'envie de chacun d'entre eux, enivrés par les senteurs exotiques émanant du bûcher dont les flammes semblaient ne jamais pouvoir s'arrêter de s'étendre. Les bras et les jambes se délièrent, des couinements pointèrent ci et là alors que plus aucun ne faisait la différence entre celui ou celle qu'ils avaient choisis et poursuivaient ce ballet sensuel, emprisonnés dans cette montagne de chairs brûlantes et avides. Désintéréssées, les caresses allaient et venaient, du bout des doigts ou de la langue, avec pour seul objectif de propager le désir, l'envie, le plaisir. Suintantes de sueurs, intimes ou non, les masses de chair se tortillaient maintenant plus lentement, ramollies par l'activité et la conviction que la sensualité était de premier ordre. Les lèvres des femmes, comme celles des hommes, têtaient avec avidité où il leur convenait, tandis que les doigts, habiles, subtils ou violents et incontrolables, remuaient de façons variées les fruits de l'intimité, se perdaient dans l'exploration des courbes, des voutes, et des arcs de l'anatomie, ou, plus rarement, se répandaient entre les boucles et les fils soyeux et raides des cascades de cheveux en bataille qui leur passait dessous.
Dans une cohue décroissante remplaçant les tambours et la flute et ce en brisant un état d'osmose jusque là imperturbable, les noeuds se délièrent et les corps tombèrent autour de ceux qui parvenaient encore à se mouvoir. En phase avec l'éclat rougeoyant de la lune de Svirja qui se fondait dans la ligne d'horizon, et cédait sa place aux premiers signes de l'aurore. Ne substitait que des enchevètrements d'hommes et de femmes répandus sur un tapis de feuilles encore vertes et fraiches, et les cendres d'un brasier consumé, avec autant de passion que la fureur fusionelle des adorateurs de Svirja.
J'apprécie les commentaires constructifs et suis réceptif à la critique et aux avis °° |
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