Glasgow; 10 février; Au milieu de la nuit. Cette nuit était agitée sur le territoire. Une tempête arrivait sur le pays et ne semblait pas se calmer en entrant sur les terres. Des éclairs zébraient le ciel de leur éclat; le tonnerre faisait trembler le sol sous les sabots des chevaux et les pieds des hommes. Ce fut en cette sordide soirée que la femme du marquis avait décidé d'accoucher... enfin que son enfant avait décidé de voir le jour.
Le travail qui harassait la marquise de Glasgow avait commencé le matin; ses cris et ses suffocations hantaient le domaine alors que son époux était à ses côtés à tenter de l'accompagner dans ce moment difficile dans la vie d'une femme. LA journée passant; et l'héritier ne voulant pas montrer ne serais-ce que le début du haut de son crâne; le paternel avait fait mander un médecin de sa suite.
Au terme de 22 heures d'efforts et de souffrance: la libération arriva enfin pour la jeune femme au teint de perle qui servait de femme au marquis... mais au prix de sa vie. L'héritier du marquis était né dans le sang de sa matriarche. Ce parricide; bien que non voulu par le bambin qui hurlait à plein poumon dans les bras d'une servante du châtelain; le fit le haïr plus que la raison ne le voudrait. Ce bout de chair braillant et fripé que tenait la domestique venait de tuer la femme qui avait ravi son cœur depuis des années. Sa santé était fragile; il le savait mais de là à imaginer qu'avoir un fils la tuerait...
La jeunesse de l'héritier du domaine de Glasgow se passa dans les jupons des servantes. Il passa entre toutes les mains. Celles des nourrices; des "nanny" qui voyaient en lui un petit garçon enjoué; farceur; qui croquait la vie à pleine dents à force de blagues et farces; certaines drôles; et d'autres qui mettaient leurs nerfs à rude épreuves mais jamais bien méchantes. Comme le dit le dicton; les blagues les plus drôles sont les plus courtes. Cependant; l'image que lui renvoyait son père était celle d'un homme taciturne; solitaire; sans cœur; qui ne voyait en lui rien de plus qu'une bouche à nourrir et à éduquer. Il sentait la haine que lui vouait son père; mais le fait que ce dernier soit marquis l'obligeait à jouer de faux semblants et être avec son engeance au moins quelques heures par jour. Ces quelques heures étaient les plus tristes que l'enfant vivait. Le paternel restait cloitré dans un mutisme froid; ne daignant pas lever le regard des papiers qu'il rédigeait. Lorsque son enfant le dérangeait; il ne se cachait pas pour montrer le dédain qu'il éprouvait aux paroles de la chair de sa chair. Au mieux il l'ignorait en feignant une occupation lambda et sortir de la pièce. Au pire il l'ignorait complètement et restait dans la pièce pour continuer son travail comme si son fils n'existait pas.
Jeremiah vécut dans cette atmosphère toute les années que furent son enfance; et cette haine que son père éprouvait à son égard lui fut retransmis; mais dans le sens inverse. A l'adolescence; ce fut au tour de l'adolescent de vouer une haine farouche à son géniteur. Tout comme celle qu'il avait subit pendant toute son enfance; il s'agissait d'une haine froide; un conflit larvé entre les deux hommes de la maison. Les joutes verbales entre les deux hommes étaient légions; mais jamais aucun des deux hommes ne haussait le ton. Cette perte de contrôle serait comme un aveu de la faiblesse de l'un par rapport à l'autre. Le ton restait bas; les mots étaient glacés; secs; tranchants. Une bonne qui eut; au détour d'un couloir; intercepté une de leur joute; qualifia l'échange de... glaçant. Selon ses dires; elle se serait cru retrouvée dans un pays lointain du nord coincée en pleine tempête de neige. Elle n'avait d'autre choix que de les laisser se disputer en se faisant petite; essayant de ne pas se faire remarquer pour éviter que la tempête ne s'abatte sur elle.
Cela dura jusqu'à ce que l'adolescent essaye d'usurper la mainmise du marquis sur ses affidés. En effet; le jeune insolent; tout juste âgé de 17 ans avait jeté son dévolu sur une manante. Une bien jolie demoiselle de deux années sa cadette. Fille d'un meunier et d'une serveuse d'auberge; elle avait rencontré le fils du marquis alors que ce dernier allait faire une ballade en forêt avec quelques unes des connaissances familiales du même niveau qu'eux. Le jeune éphèbe joua de sa séduction et de son statut social élevé pour jeter de la poudre aux yeux de la jeune femme qui; abreuvée d'histoires sur ces nobles qui tombaient éperdument amoureux de paysannes faisaient d'elles leur épouse pour les enlever de leur fange natale; n'en douta pas une seule seconde et se laissa aller aux ardeurs de cet entreprenant morveux.
L'histoire arriva aux oreilles du marquis à peine quelques jours plus tard; par la bouche du meunier qui venait porter doléance de cet acte horrible. Sa fille avait été souillée par le rejeton impudent; et le meunier exigeait qu'il la prenne en épousailles. Le marquis; amusé par le courage et la naïveté de cet artisan; ne put s'empêcher de rire aux larmes; mais ne douta pas une seule seconde de sa parole. Il dédommagea l'artisan d'une belle somme d'argent, et lui assura que le fils sera justement châtié pour avoir ainsi traité sa fille. L'artisan; comblé par la clémence du lord; se fondit en remerciement et en courbettes avant de disparaitre.
Le châtiment ne se fit pas attendre. Le marquis fit aller chercher son rejeton par quelques uns de ses gardes; qui le lui amenèrent au bout de quelques heures. Le noble se releva du souper qu'il était en train de déguster pour s'entretenir avec son engeance; lui faisant la morale. Jeremiah ne retint pas grand chose de la morale que son père lui fit; un sermon assez long sur ses droits et ses devoirs; mais quelques phrases restèrent gravées dans sa mémoire... des phrases chuchotées au creux de son oreille juste avant que la ceinture de son père ne vienne lui mordre la chair de son dos; préalablement mis à nu par les gardes.
"Si une chose te fais envie; ne compte sur personne pour te la donner. Tu as voulu usurpé mon autorité sur ces gens... Mais sache une chose... Ici tu n'es rien tant que tu ne t'en montre pas digne" Ce retour à la réalité; brusque et violent; fit se taire les animosités que l'adolescent entretenait avec son père. Il avait compris que ce que son père avait; il l'avait gagné à la force de sa voix et de ses actes. Le père de ce dernier aussi avait du lui faire la même morale lorsque le marquis fut jeune... On pouvait ainsi remonter à des générations de Brighthood; jusqu'au premier du nom. L'adolescent; ainsi remis à sa place; ne tarda pas à suivre avec assiduité les différentes obligations scolaires que sont père lui avait intimé durant son enfance; cours magistraux et d'équitation; sans oublier l'escrime; ce si délicieux sport provenant de France affûtant réflexes et vivacité d'esprit.
Quelques années passèrent; et le marquis c'était trouvé une nouvelle concubine. Au bout de 22 années d'errance à ressasser le passé et la beauté de sa fleur perdue; il avait finit par en retrouver une plus belle encore. Les noces; la belle du marquis se trouvant être Française; se passèrent sur le territoire de cette dernière. Les noces furent fastueuses et le bal suivant la cérémonie vit un bon nombre de têtes hautes; même si les couronnes étaient rare. Cependant; les festivités grandioses du bal organisé par son marquis de père ne furent pas les seules à faire tourner la tête de Jeremiah. Son père lui présenta une demoiselle de trois ans sa cadette; une jeune fille de bonne naissance; qui lui fit forte impression de par sa beauté et sa grâce.
Cette jeune femme arriva au domaine une année plus tard; et on lui apprit qu'elle lui était promise. Bien sure cette nouvelle fit atteindre au jeune homme des sommets d'excitation qu'il n'avait pas encore connu; mais les mois passèrent; et il se rendit compte que cette adolescente n'était en rien heureuse de vivre ici... et encore moins de le côtoyer chaque jour; bien qu'elle feignait une courtoise politesse et se murait dans un sourire de façade que ses précepteurs lui avaient tellement bien apprit qu'il tombait souvent dans le piège.
Cela fait maintenant 3 années qu'ils vivent sous le même toit, mais rien ne semble s'arranger entre eux ; et le marquis paternel est au portes de la mort; terrassé par une étrange maladie qui le fait atrocement souffrir sans le tuer.
Le passé est écrit; mais que réserve le futur?
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